Comment acheter une entreprise au Canada ?

C’est le projet de plusieurs entrepreneurs : faire l’acquisition d’une affaire existante et s’expatrier au Canada. Pour que le projet se transforme en succès, il y a plusieurs questions à se poser et de nombreuses choses à savoir.

« Il faut être réaliste, explique d’emblée Éric Gerbier, vice-président exécutif, Classe Affaires Canada France. Pour poser les bases d’une stratégie d’immigration efficace, il est essentiel de comprendre les objectifs et de qualifier le projet. »

Le spécialiste en accompagnement d’entrepreneurs et d’entreprises qui désirent s’expatrier propose deux modèles aux nouveaux ou futurs arrivants au Canada qui décident d’investir dans une entreprise : la franchise ou l’acquisition.

La franchise : une opportunité rassurante

« Avec le modèle de la franchise, avance M. Gerbier, tout est plus simple. L’environnement est encadré, le budget est facile à établir, le franchiseur accompagne le franchisé. Bref, ça permet de pénétrer un nouveau marché qu’on ne connaît pas de manière plus douce. »

Le Canada ne manque pas de franchises dans de nombreux domaines.

Alors que se lancer dans un projet d’entreprise comporte des risques et des incertitudes, la franchise peut-être une alternative temporaire, voire même durable, pour certains.

La reprise d’une entreprise : une aventure professionnelle et humaine

« Beaucoup de candidats à l’immigration au Canada viennent nous voir avec le projet de racheter une PME ou une TPE, raconte Éric Gerbier. Il arrive aussi que ce soit une entreprise étrangère qui décide de faire une acquisition au Canada pour pénétrer le marché nord-américain. »

        Trois types de repreneurs

Ø  Des entrepreneurs avec une solide expérience dans un secteur d’activités précis à la recherche d’un projet dans leur domaine.

Ø  Un investisseur ou une entreprise dont la cible à racheter est déjà définie.

Ø  Des professionnels au parcours riche à la recherche de nouvelles opportunités et de nouveaux horizons.

Le choix d’une entreprise à racheter peut aussi être influencé par la région d’implantation, l’environnement concurrentiel dans le marché, le contexte social,… Chaque histoire d’entrepreneurs est différente.

Les étapes pour acquérir une entreprise au Canada

        1re étape : l’entente de confidentialité

À la signature de l’entente de confidentialité, le futur acquéreur peut recevoir états financiers, commencer à faire un audit, analyser les opportunités d’affaires.

Ø  Le réseau utile : avocats d’affaires, comptables, fiscalistes, avocats d’immigration, banquiers…

        2e étape : la lettre d’intention

Après l’audit initial, on présente une lettre d’intention qui inclut une proposition du prix de rachat et un plan détaillé pour les prochaines étapes, dont la plus importante est la vérification diligente des informations transmises lors de l’audit. Lorsque les conditions sont remplies, on passera à la prochaine étape. 

Ø  Les conditions préalables : l’obtention du visa, le financement, les garanties de la banque dans le pays d’origine comme preuve tangible que la mise de fonds est disponible.

        3e étape : l’acquisition

Une fois que toutes les conditions sont remplies, normalement la vérification diligente et le financement étant les plus importants, et dans le cas d’un repreneur immigrant, ce peut aussi être l’obtention d’un statut.

Ø  C’est l’occasion des premières prises de contact entre l’acquéreur et l’équipe en place.

        4e étape : le transfert de connaissances

Pour pérenniser le transfert, le repreneur rencontre le personnel de l’entreprise. Une phase d’accompagnement débute, que ce soit au niveau de la transmission de dossiers, de la compréhension des processus, du développement des RH ou du recrutement à l’étranger.

L’aventure entrepreneuriale au Canada peut commencer !

Un contexte favorable à l’acquisition d’une entreprise

« Actuellement se réjouit M. Gerbier, on est sur un marché de vendeurs. Les paramètres au Québec sont favorables à l’achat d’une compagnie par un entrepreneur venu de l’étranger. Les bonnes affaires avec des activités stables et un bon chiffre d’affaires sont nombreuses. Il faut donc réagir vite. »

Ø  Avec le vieillissement de la population, de plus en plus d’entrepreneurs partent à la retraite.

Ø  La relève locale n’est pas toujours au rendez-vous

Ø  La fiscalité des entreprises est avantageuse pour les Européens

Ø  La pandémie a joué un rôle dans les opportunités, mais aussi dans les demandes

Ø  Certains secteurs sont en forte croissance : TI, santé, finance, énergie, industrie.

 « Les bonnes affaires avec des activités stables et un bon chiffre d’affaires sont nombreuses, conclut Éric Gerbier. Mais il faut réagir vite pour les saisir. »

Des programmes canadiens d’immigration destinés aux entrepreneurs étrangers

Le volet deux du programme entrepreneur du Canada permet de bonifier l’acquisition d’entreprise par des investisseurs étrangers qui désirent s’établir sur le long terme au pays. En effet, il leur permet d’obtenir la résidence permanente, en lien avec leur acquisition d’entreprise . 

Il est actuellement fermé afin de le raffiner et d’en simplifier les mécanismes. L’ancienne mouture prévoyait un investissement de 300 000 $CAN ainsi qu’un patrimoine d’une valeur minimale de 900 000 $CAN. On prévoit sa réouverture d’ici la fin 2021.

Avant que les nouvelles conditions soient définies, il est permis de préparer en amont les démarches d’acquisition afin d’être fin prêt pour appliquer lorsque le programme sera à nouveau opérationnel.

Les membres de l’Union Européenne qui ne désirent pas s’établir à long terme au Canada ont également la possibilité d’acquérir un permis de travail temporaire qui leur permet d’investir dans une entreprise canadienne.